Le discours argumentatif

Le discours argumentatif.

 

Définitions : Le discours argumentatif a pour particularité de développer une thèse, à l’aide d’arguments et d’exemples. Le locuteur vise à obtenir l’adhésion du destinataire. Pour cela, plusieurs stratégies s’offrent à lui : il peut convaincre, persuader, ou démontrer.

Thèse = idée, opinion, position que l’on prend en faveur ou contre quelque chose. Il s’agit d’une affirmation qui peut être discutée. Dans le discours argumentatif, la thèse est l’idée directrice, l’idée principale, dominante.

Argument = fait, idée ou preuve, mise au service de la thèse (idée principalement soutenue). Les arguments sont reliés entre eux par des articulations logiques (ou connecteurs logiques. Cf. ci-dessous).

Exemple = illustration qui vient préciser ou éclairer un argument qui vient d’être énoncé, ou qui va être énoncé immédiatement après.

Convaincre = faire appel à la raison, à la réflexion, à l’intelligence « pure » du destinataire. Ex : l’essai philosophique.

Persuader = faire appel à la sensibilité, aux sentiments du destinataire. Ex : la publicité, la propagande.

Démontrer = s’appuyer sur des preuves rationnelles, des principes scientifiques, censés être universels. Ex : la démonstration mathématique.

Le discours argumentatif, du fait de sa subjectivité (un individu y défend une thèse personnelle), est toujours « orienté ». Ainsi, on y trouve des marques d’énonciation personnelles, des modalisateurs, etc. (cf. ci-dessous).

Si le texte est orienté pour défendre une cause, une idée, une personne, on parle de plaidoyer. S’il est orienté contre quelque chose qu’il attaque, on parle alors de réquisitoire.

 

Procédés :

 

À l’exception des connecteurs logiques, il faut éviter d’utiliser ces procédés dans les commentaires de texte et dans les dissertations. En effet, bien qu’il s’agisse d’exercices à visée argumentative et de thèses personnelles, vous devez éviter d’y laisser trop de marques de subjectivité ; car on vous demande d’y être le plus objectif possible.

 

  • Les connecteurs logiques : ils articulent les étapes du raisonnement, selon :
  • La progression : tout d’abord, ensuite, enfin, premièrement, deuxièmement, pour finir, etc. ;
  • L’addition : de plus, en outre, et, par ailleurs, d’ailleurs, même, voire, qui plus est, aussi, etc. ;
  • L’explication : à savoir, c’est-à-dire, en effet, notamment, par exemple, etc. ;
  • L’opposition : mais, en revanche, cependant, alors que, tandis que, or, etc. ;
  • La concession : quoique, bien que, avoir beau, certes, peut-être… mais, etc. ;
  • La conséquence : par conséquent, en conséquence de quoi, dès lors, de ce fait, ainsi, donc, c’est pourquoi, de sorte que, au point que, tellement que, si bien que, etc. ;
  • La cause : à cause de, en raison de, suite à, parce que, étant donné que, sous prétexte que, vu que, etc. ;
  • Le but : pour que, afin de, afin que, de peur de, de crainte que, de sorte que, etc. ;
  • La comparaison : comme, tel, pareil à, plus que, moins que (= comparatifs), le plus, le moins (= superlatifs), etc. ;
  • La condition : si, à condition que, pourvu que, à moins que, au cas où, quand bien même, etc.

 

  • Les indices spatio-temporels, qui ancrent le locuteur ds la situation d’énonciation : ici, aujourd’hui, demain, etc. ;

 

  • Les marques d’énonciation personnelles, permettant d’identifier un énonciateur et un destinataire : je / tu / vous / me / mon / votre / etc. ;

 

  • Les modalisateurs = termes qui manifestent la subjectivité, l’engagement :
  • Interpellations du destinataire : voyez-vous, croyez-vous que…, songez que…, Messieurs les jurés, vous autres, etc. ;
  • Verbes de jugement : penser, croire, admettre, il me semble que, on voit que, etc. ;
  • Verbes de sentiment : préférer, détester, admirer, aimer, etc. ;
  • Adverbes évaluatifs (= qui comportent un jugement de valeur, une appréciation quantitative ou qualitative) : probablement, peut-être, sûrement, dignement, honnêtement, admirablement, malheureusement, etc. ;
  • Adjectifs mélioratifs, c’est-à-dire valorisants (pour faire un éloge) : joli, intéressant, merveilleux, doux, etc. ;
  • Adjectifs péjoratifs, c’est-à-dire dévalorisants (pour faire un blâme) : faux, laid, fichu, le suffixe –âtre, sinistre, etc.
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