Questionnaire de lecture sur « Des Cannibales » de Montaigne

CONTRÔLE DE LECTURE SUR « Des Cannibales », de Michel de Montaigne.

CORRECTION (fiche de révision)

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1. Comment s’appelle l’œuvre dont est issu le chapitre « Des Cannibales » ? Où se situe ce chapitre dans l’ensemble de cette œuvre ? « Des Cannibales » est le chapitre XXXI du livre I des Essais de Michel de Montaigne (1533-1592), publiés en trois livres entre 1580 et 1595 (ajouts posthumes).

2. Comment les Grecs antiques appelaient-ils tous les peuples étrangers ? Ils les appelaient les Barbares. (Le mot « barbaros » est formé sur une onomatopée évoquant le bredouillement, l’expression incompréhensible. C’est seulement au XVIème siècle que le mot prend le sens de « ce qui est inculte, non-civilisé », avec une connotation péjorative le plus souvent.)

3. Donnez deux événements importants pour comprendre le contexte historique dans lequel ce chapitre a été écrit. On peut évoquer la découverte progressive et néanmoins fulgurante de ce qu’on a appelé le « Nouveau Monde » ; ainsi que les guerres de religions, entre catholiques et protestants, suite à la Réforme.

4. Quel est le nom actuel du pays qui est désigné dans « Des Cannibales » par l’expression « France Antarctique » ? – (« J’ai eu longtemps avec moi un homme qui avait demeuré dix ou douze ans en cet autre monde qui a été découvert en notre siècle, en l’endroit où Villegagnon prit terre, qu’il surnomma la France Antarctique »). La « France antarctique » désigne une partie de l’actuel Brésil, proche de la baie de Rio de Janeiro, découverte par l’explorateur français Villegagnon.

5. « Cet homme qui était à mon service était un homme simple et grossier, ce qui est une condition propre à rendre véritable témoignage ». D’après Montaigne, pourquoi le fait d’entendre le témoignage d’un « homme simple et grossier » est-il un avantage, par rapport au témoignage des « topographes » ? Les hommes « simple[s] et grossier[s] » se contentent de raconter ce qu’ils ont perçu, sans ajouter de connaissances extérieures censées expliquer les choses. Leur témoignage est brut, « pur » en quelque sorte. Tandis que les spécialistes ajoutent souvent moult explications scientifiques ou comparaisons avec les autres choses qu’ils connaissent pour être plus convaincants ; en procédant ainsi, ils altèrent les récits d’une réalité qui se voit transformée par des (sur)interprétations à proscrire, d’après Montaigne1.

6. Dans quel sens -et dans quel sens seulement– peut-on s’autoriser à dire que les peuples du Nouveau Monde sont « sauvages » ou « barbares », selon Montaigne ? On ne peut légitimement utiliser ces adjectifs pour désigner ces peuples que si on les entend dans le sens de « proches de l’état naturel ». Ainsi, et ainsi seulement, ils perdent leur charge péjorative. (Montaigne fait évoluer le sens de ces mots et cherche justement à les redéfinir dans le passage qu’on a étudié)2.

7. Décrivez le mode de vie des habitants du Nouveau Monde dont parle Montaigne (habitudes alimentaires, occupations pendant la journée). Ils mangent un seul repas par jour, fait de viande et de poisson, en se contentant de les cuire (sans les cuisiner). Ils vivent donc essentiellement de la chasse et de la pêche. Ils boivent un breuvage tiède concocté par les femmes, à base d’une racine qui n’est pas précisée par Montaigne. Leur temps libre est consacré à la danse. C’est, entre autre, ce qui fait dire à Montaigne qu’ils ont des « occupations […] oisives »3.

8. Quelle est leur religion ? Ils ne pratiquent pas de religion connue, mais ont des croyances religieuses malgré tout. Polythéistes, ils croient à l’immortalité de l’âme : les âmes vertueuses migrent vers l’Est, les vicieuses vers l’Ouest. Leurs prêtres ou prophètes vivent dans les montagnes ; lorsqu’ils viennent dans les villages à l’occasion de fêtes solennelles, ils incitent à la vertu, avec deux exigences morales en particulier : le courage au combat et l’affection pour les femmes. Les prophètes font des prédictions ; s’ils se trompent, ils sont tués4.

9. Comment les conflits (guerres) sont-ils menés ? – Pensez à préciser notamment le traitement réservé aux prisonniers. Leurs combats sont fermes et violents. Cependant, ils ne sont pas menés pour des biens matériels. En effet, le seul prix du vainqueur est « la gloire, et l’avantage d’être demeuré le plus valeureux et le plus vaillant ».

À l’issue d’un conflit, ils rentrent au village avec les têtes de leurs ennemis en guise de trophées. Les prisonniers ramenés vivants sont d’abord bien traités. S’ils s’avouent vaincus, ils sont libérés. S’ils ne reconnaissent pas leur défaite, ils sont alors tués et mangés selon un rituel bien précis5.

10. Comment les Portugais traitent-ils leurs prisonniers ? Ce traitement est-il plus cruel ou moins cruel que celui pratiqué par les Cannibales, d’après Montaigne ? Les Portugais enterrent vivants leurs prisonniers, jusqu’à la taille. Ils leur infligent alors des coups d’épée (ou de flèches, selon les versions) avant de les pendre. Montaigne assimile ce traitement à de la torture, ce qu’il juge bien plus cruel, finalement, que le cannibalisme, qui ne découpe le corps de l’ennemi qu’après la mort, et non pas avant…6

11. Rayez la mauvaise réponse : Les Cannibales sont monogamespolygames. Autrement dit, ils ont plusieurs épouses.7

12. Comment les Cannibales appellent-ils :

– un autre cannibale du même âge ? frère

– un cannibale plus jeune ? enfant

– un cannibale plus âgé ? Père

Ces mots font ressortir le lien affectif noué entre les habitants de ce peuple qui semble vivre comme une grande famille.

13. Lorsque Montaigne rencontre à Rouen des Indiens, ils expriment leur étonnement face à la société française. Quelles sont les deux choses qui les étonnent ? La première vision qui les étonne est celle des gardes suisses – solides gaillards pleins de force – obéissant au roi Charles IX qui n’est âgé, à cette période, que de douze ans. Il leur est incompréhensible que celui qui gouverne puisse être physiquement le plus faible d’entre eux ! d’autant plus que le chef, dans leurs contrées, est celui qui mène les combats sur le terrain. Il est donc inimaginable d’envoyer à la tête d’une bataille un frêle enfant !8

La seconde source de leur étonnement est que des pauvres puissent cohabiter avec des riches, sans se révolter contre ces inégalités sociales entre « moitiés » (selon leur vocabulaire, les hommes sont les « moitiés » les uns des autres, ce qui laisse deviner la relation fraternelle qui les unit et comprendre que chez eux, le partage des biens est nettement plus équitable que chez nous).9

ÉCRITURE :

A. Expliquez en quoi le chapitre « Des Cannibales » est typique de l’Humanisme. Développez au moins trois raisons.

  1. Les références nombreuses aux auteurs de l’Antiquité sont typiques de l’Humanisme. Ainsi, Montaigne évoque Aristote, Platon, Virgile, Horace, Properce, Lycurgue, Suidas, Hérodote, les Stoïciens (Zénon, Chrysippe), Juvénal, Claudien, sans parler des nombreuses références à l’histoire de l’Antiquité. Il cite les textes dans leurs versions originales latines, comme l’ont exigé aussi d’autres humanistes en même temps que lui. En cela, il fait preuve d’une grande érudition.

  2. Sa réflexion centrale dans ce chapitre – redéfinir les termes de « sauvages » et de « barbares » – invite à s’interroger sur ce qu’est l’homme, en définitive, à une période où on découvre des humains très éloignés de nos modes de vie, de nos caractéristiques physiques, de nos civilisations. Cette question est évidemment fondamentale, puisque c’est essentiellement elle qui explique le nom de ce mouvement : l’ « humanisme ».

  3. Montaigne a voyagé essentiellement en Italie. Cependant, il lit des récits de voyages à la découverte du « Nouveau Monde » (par exemple, celui de Jean de Léry, dont on a étudié un extrait) et, comme en témoignent les dernières lignes de notre chapitre, il est allé à la rencontre de trois Indiens à Rouen. Ce goût pour le voyage et cette curiosité intellectuelle à l’égard des cultures différentes sont typiques de l’Humanisme. Il faut, selon les préceptes de l’éducation humaniste, « frotter et limer notre cervelle contre celle d’autrui » (Montaigne, Essais, livre I, chapitre 26).

B. Quelle est votre citation préférée ? Expliquez pourquoi. Il est important ici d’expliquer personnellement son choix, en approfondissant la réflexion. Vous ne pouvez pas vous contenter de dire que « [vous aimez] bien » telle ou telle citation. Il faut développer les raisons pour lesquelles elle vous parle particulièrement, pourquoi elle résonne encore aujourd’hui à vos oreilles, pourquoi elle a encore du sens, bien qu’elle date du XVIème siècle.

1« Cet homme qui était à mon service, était simple et fruste, ce qui est une condition favorable pour fournir un témoignage véridique. Car les gens à l’esprit plus délié font preuve de plus de curiosité, et remarquent plus de choses, mais ils les commentent. Et pour faire valoir leur interprétation, et en persuader les autres, ils ne peuvent s’empêcher d’altérer un peu l’Histoire : ils ne vous rapportent jamais les choses telles qu’elles sont vraiment, mais les sollicitent et les déforment un peu en fonction de la façon dont ils les ont vues. Et pour donner du crédit à leur jugement et vous y faire adhérer, ils ajoutent volontiers quelque chose à leur matière, l’allongent et l’amplifient. Au contraire, il faut disposer comme témoin, soit d’un homme dont la mémoire soit très fidèle, soit d’un homme si simple qu’il ne puisse trouver lui-même de quoi bâtir et donner de la vraisemblance à des inventions fallacieuses, et qui n’ait là-dessus aucun préjugé. C’était le cas du mien : et pourtant, il m’a fait voir à plusieurs reprises des matelots et des marchands qu’il avait connus pendant son voyage. C’est pourquoi je me contente de cette information-là, sans m’occuper de ce que les cosmographes disent sur la question. Il nous faudrait des topographes qui nous fassent une description précise des lieux où ils sont allés. Mais parce qu’ils ont cet avantage sur nous d’avoir vu la Palestine, ils en profitent toujours pour nous donner aussi des nouvelles de tout le reste du monde !… Je voudrais que chacun écrive ce qu’il sait, et pas plus qu’il n’en sait, sur tous les sujets. Car tel peut avoir quelque connaissance ou expérience particulière d’une rivière, ou d’une fontaine, et ne savoir, sur tout le reste, rien de plus que chacun en sait. Mais malheureusement, pour exposer son petit domaine, il entreprend généralement de réécrire toute la Physique ! Et ce travers génère de graves inconvénients. »

2« Ces peuples me semblent donc « barbares » parce qu’ils ont été fort peu façonnés par l’esprit humain, et qu’ils sont demeurés très proches de leur état originel. »

3 « Ils se sont établis le long de la mer, et sont protégés du côté de la terre par de grandes et hautes montagnes ; entre les deux, il y a environ cent lieues de large. Ils disposent en abondance de poisson et de viande, qui ne ressemblent pas du tout aux nôtres, et les mangent sans autre préparation que de les cuire. Le premier qui y conduisit un cheval, bien qu’il les ait déjà rencontrés au cours de plusieurs autre voyages, leur fit tellement horreur dans cette posture qu’ils le tuèrent à coups de flèches avant même de l’avoir reconnu. Leurs cases sont fort longues, et peuvent abriter deux ou trois cents âmes. Elles sont tapissées d’écorces de grands arbres, un de leurs côtés touche terre et elles se soutiennent et s’appuient l’une l’autre par le faîte, comme certaines de nos granges, dont le toit descend jusqu’à terre et sert de mur. Ils ont un bois si dur qu’ils s’en servent pour couper, en font leurs épées et des grils pour cuire leur nourriture. Leurs lits sont faits d’un tissu de coton, et suspendus au toit, comme ceux de nos navires. Chacun a le sien, car les femmes ne dorment pas avec leurs maris. Ils se lèvent avec le soleil, et mangent sitôt après, pour toute la journée, car ils ne font pas d’autre repas que celui-là. Ils ne boivent pas à ce moment-là, comme Suidas l’a observé aussi chez certains autres peuples, en Orient, qui boivent en de-hors des repas. Ils boivent plusieurs fois par jour, et beaucoup. Leur boisson est faite avec certaines racines, et a la couleur de nos vins clairets. Ils ne la boivent que tiède, et elle se conserve deux ou trois jours ; elle a un goût un peu piquant, ne monte pas à la tête, est bonne pour l’estomac. Elle est laxative pour ceux qui n’en ont pas l’habitude, mais c’est une boisson très agréable pour ceux qui s’y sont accoutumés. En guise de pain, ils utilisent une certaine matière blanche, semblable à de la coriandre confite. J’en ai fait l’essai : le goût en est doux et un peu fade387. Toute la journée se passe à danser. Les plus jeunes vont chasser les bêtes sauvages, avec des arcs. Pendant ce temps, une partie des femmes s’occupe à faire chauffer leur boisson, et c’est là leur principale fonction. Il en est un, parmi les vieillards qui, le matin, avant qu’ils se mettent à manger, prêche en toute la chambrée en même temps, en se promenant d’un bout à l’autre, et répétant une même phrase plusieurs fois, jusqu’à ce qu’il ait achevé le tour du bâtiment, qui fait bien cent pas de long. Et il ne leur recommande que deux choses : la vaillance contre les ennemis, et l’affection pour leurs femmes. »

4 Ils croient que les âmes sont éternelles, et que celles qui ont bien mérité des dieux sont logées à l’endroit du ciel où le soleil se lève, les maudites, elles, étant du côté de l’Occident. Ils ont des sortes de prêtres ou des prophètes qui se montrent rarement en public, car ils résident dans les montagnes. Mais quand ils arrivent, c’est l’occasion d’une grande fête et d’une assemblée solennelle de plusieurs villages (car chacune de leurs cases, comme je les ai décrites, constitue un village, et elles sont à une lieue française les unes des autres). Ce prophète s’adresse à eux en public, les exhortant à la vertu et à l’observance de leur devoir. Mais toute leur science morale ne comporte que ces deux articles : le courage à la guerre et l’attachement à leurs femmes. Il leur prédit les choses à venir et les conséquences qu’ils doivent attendre de leurs entreprises. Il les achemine vers la guerre ou les en détourne, mais à cette condition que, lorsqu’il échoue dans ses prévisions, et que les événements prennent un autre tour que celui qu’il leur avait prédit, il est découpé en mille morceaux s’ils l’attrapent, et condamné comme faux Prophète. Et c’est pourquoi on ne revoit jamais celui qui une fois s’est trompé.

5 « Les Cannibales font la guerre aux peuples qui habitent au-delà de leurs montagnes, plus loin dans les terres, et ils y vont tout nus, sans autres armes que des arcs ou des épées de bois épointées à un bout, comme les fers de nos épieux. Il est terrifiant de voir leur acharnement dans les combats qui ne s’achèvent que par la mort et le sang, car ils ignorent la déroute et l’effroi. Chacun rapporte comme trophée la tête de l’ennemi qu’il a tué, et l’attache à l’entrée de son logis. Après avoir bien traité leurs prisonniers pendant un temps assez long, et leur avoir fourni toutes les commodités possibles, celui qui en est le maître rassemble tous les gens de sa connaissance en une grande assemblée. Il attache une corde au bras d’un prisonnier, par laquelle il le tient éloigné de quelques pas, de peur qu’il ne le blesse, et donne l’autre bras à tenir de la même façon à l’un de ses plus chers amis. Puis ils l’assomment tous les deux à coups d’épée, et cela fait, ils le font rôtir et le mangent en commun, et en envoient des morceaux à ceux de leurs amis qui sont absents. Et ce n’est pas, comme on pourrait le penser, pour s’en nourrir, ainsi que le faisaient autrefois les Scythes, mais pour manifester une vengeance extrême. »

« Si leurs voisins passent les montagnes pour venir les assaillir, et qu’ils remportent la victoire, le prix pour le vainqueur c’est la gloire et l’avantage d’être demeuré le plus valeureux et le plus vaillant, car ils n’ont que faire des biens des vaincus. Puis ils s’en retournent dans leur pays, où rien de nécessaire ne leur fait défaut, de même qu’ils ne manquent pas non plus de cette grande qualité qui est de savoir jouir de leur heureuse condition, et de s’en contenter. Les autres font de même : ils ne demandent à leurs prisonniers d’autre rançon que l’aveu et la reconnaissance d’avoir été vaincus. »

6 « ayant vu que les Portugais, alliés à leurs adversaires, les mettaient à mort quand ils étaient pris d’une autre manière, en les enterrant jusqu’à la ceinture, puis en tirant sur le reste du corps force flèches avant de les pendre, ils pensèrent que ces gens venus de l’autre monde (qui avaient déjà répandu bien des vices aux alentours, et qui leur étaient bien supérieurs en matière de perversité) n’adoptaient pas sans raison cette sorte de vengeance, et qu’elle devait donc être plus atroce que la leur. Ils abandonnèrent alors peu à peu leur ancienne façon de faire, et adoptèrent celle des Portugais. Je ne suis certes pas fâché que l’on stigmatise l’horreur et la barbarie d’un tel comportement ; mais je le suis grandement de voir que jugeant si bien de leurs fautes, nous demeurions à ce point aveugles envers les nôtres. Je pense qu’il y a plus de barbarie à manger un homme vivant qu’à le manger mort ; à déchirer par des tortures et des supplices un corps encore capable de sentir, à le faire rôtir par petits morceaux, le faire mordre et dévorer par les chiens et les porcs (comme je ne l’ai pas seulement lu, mais vu faire il y a peu, et non entre de vieux ennemis, mais entre des voisins et des concitoyens, et qui pis est, sous prétexte de piété et de religion)… Il y a plus de barbarie en cela, dis-je, que de rôtir et de manger un corps après sa mort. »

7 « Les hommes ont dans ce pays plusieurs femmes, et en ont un nombre d’autant plus grand que leur réputation de vaillance est plus grande. C’est une chose vraiment remarquable dans leurs mariages : si la jalousie de nos épouses nous prive de l’amour et de la bienveillance des autres femmes, chez ces gens-là au contraire, c’est la jalousie qui favorise de telles relations. Plus soucieuses de l’honneur de leurs maris que de toute autre chose, elles s’efforcent et mettent toute leur sollicitude à avoir le plus de compagnes qu’elles le peuvent, car c’est un signe de la vaillance du mari.

Les nôtres crieront au miracle ; mais ce n’est pas cela. C’est une vertu proprement matrimoniale, mais du plus haut niveau. D’ailleurs dans la Bible, Léa, Rachel, Sarah, et les femmes de Jacob mirent leurs belles servantes à la disposition de leurs maris, et Livia favorisa les appétits d’Auguste, à son propre détriment. La femme du roi Dejotarus, Stratonique, ne fournit pas seulement à son mari une fille de chambre fort belle, qui était à son service, mais éleva soigneusement leurs enfants, et les aida pour la succession de leur père. »

8« ils dirent qu’ils trouvaient d’abord très étrange que tant d’hommes portant la barbe, grands, forts et armés (ils parlaient certainement des Suisses de sa garde), et qui entouraient le roi, acceptent d’obéir à un enfant et qu’on ne choisisse pas plutôt l’un d’entre eux pour les commander. » + « Comme je lui demandais quel bénéfice il tirait de la supériorité qu’il avait parmi les siens (car c’était un capitaine, et nos matelots l’appelaient « Roi »), il me dit que c’était de marcher le premier à la guerre. »

9« Deuxièmement (dans leur langage, ils divisent les hommes en deux « moitiés ») ils dirent qu’ils avaient remarqué qu’il y avait parmi nous des hommes repus et nantis de toutes sortes de commodités, alors que ceux de l’autre « moitié » mendiaient à leurs portes, décharnés par la faim et la pauvreté ; ils trouvaient donc étrange que ces « moitiés »-là puissent supporter une telle injustice, sans prendre les autres à la gorge ou mettre le feu à leurs maisons. »

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