Il s’agit tout d’abord de se demander comment définir la nature par rapport à l’homme. Il existe en effet deux façons de la définir, qui peuvent être soit complémentaires, soit contradictoires.
- La nature est le tout de la réalité qui existe, ce que les croyants appellent la « création », et donc l’ensemble des « créatures » qui peuplent la réalité sensible : minéraux, végétaux, animaux. La nature est le vaste ensemble des phénomènes soumis à des lois que les sciences physiques, chimiques, biologiques étudient. Dans ce premier sens, l’homme -et ses productions- font partie de la nature. Pour le dire dans des termes scientifiques actuels, la nature se définit comme l’ensemble des écosystèmes qui interagissent sur la planète. C’est donc ce qui englobe l’environnement (biotope) et l’ensemble des êtres vivants qui l’habitent (biocénose). C’est pourquoi la nature et le vivant sont deux concepts si intimement liés.
- En un sens plus spécifique, les choses de la nature sont les éléments de notre environnement qui n’ont pas été créées par l’homme : tels les eaux, les forêts, les montagnes, la faune et la flore. La nature, s’opposant à la culture et à l’artificiel, est tout ce sur quoi l’activité humaine n’est pas intervenue. Dans ce second sens, l’homme n’en fait plus partie que dans une moindre mesure, puisque son mode d’être au monde relève à la fois de l’inné et de l’acquis, du naturel et du culturel. Pour le dire autrement, la nature dans ce sens est tout ce qui n’a pas été touché par l’anthropisation. Dans ce second sens, l’homme, entité d’un autre ordre (lequel ??!) semble à l’extérieur de la nature, susceptible d’agir sur elle.
Enfin, on note un troisième sens du mot « nature » (la nature de qqch) : c’est l’essence même d’une chose, ce qui fait d’elle ce qu’elle est et non pas autre chose ni autrement. La nature d’un être relève de tout ce lui est nécessaire, de ce sans quoi il ne serait pas ce qu’il est. Il s’agit alors de sa définition, abstraction faite des contingences qui pourraient en altérer le « concept ».
