Faculté innée qui permet de raisonner, juger (discerner, distinguer le vrai du faux), démontrer, argumenter, convaincre, déduire, induire, abstraire, conceptualiser, combiner des concepts et des propositions (logos). La raison est considérée comme une faculté première, propre à l’homme, qui permet le développement d’autres facultés proprement humaines : le langage, la pensée, la connaissance, la moralité. On distingue une raison purement intellectuelle, qui fait de nous des êtres rationnels, capables de connaissance, et une raison pratique, qui fait de nous des êtres raisonnables, capables de moralité. Ces deux adjectifs dérivés de la même racine montrent à quel point la raison peut en effet être considérée comme une faculté supérieure, qui génèrent les autres.
La faculté de la raison se confronte à d’autres facultés qui lui sont parfois opposées au point d’entrer en conflit : les sens (vue, toucher, odorat, ouïe, goût, qui génèrent les sensations et les perceptions), et la sensibilité (qui génère des affects, passions, émotions, sentiments).
Dans le domaine de la connaissance, ce qui relève des sens va entrer en concurrence avec la raison tout au long de l’histoire de la philosophie, qui oppose deux lignes traditionnelles de pensée : le rationalisme, qui considère que la raison est première dans l’acte de connaissance, et l’empirisme, qui considère que c’est l’expérience (donc la compréhension du réel par les perceptions et les sensations) qui est première.
Dans le domaine moral, la raison (pratique) se définit comme force de volonté, qui consiste pour un individu à gérer ses affects, passions, émotions, sentiments, générés par la sensibilité, qui peuvent demander à être maîtrisés.
