LE DEVOIR

Le devoir est l’obligation dont on se sent investi lorsqu’on appréhende un acte à accomplir. Cette obligation vient a priori de l’extérieur, c’est-à-dire de lois et normes morales, sociales, professionnelles, religieuses, culturelles, plus ou moins intériorisées. Le devoir s’impose à soi mais sans nécessité, sans contrainte forte, quand bien même il peut atteindre un degré d’intensité très élevé. Il peut entrer en tension, voire en conflit, avec les désirs et affects, lorsqu’il vient les contredire et les forcer au contrôle et à la maîtrise, par la faculté de la raison.

Il apparait alors que le devoir relève aussi d’un sens moral interne, comme un sentiment, ou d’une faculté universelle propre à l’homme, animal raisonnable, qui implique une volonté, une intention d’agir conformément au bien, une exigence désintéressée, qui impliquent elles-mêmes une liberté de choix.

Cette tension entre extériorité du devoir et intériorité du devoir apporte le problème de la responsabilité. Le devoir dépend-il de conditions particulières ou est-il inconditionnel, universel et absolu ? La délibération qui précède un acte doit-elle s’en tenir rigoureusement à des principes immuables (agir selon le bien, la vie, la vérité, l’humanité, sans conditions), ou bien doit-elle tenir compte des conditions, du contexte, et chercher à agir de la manière la moins mauvaise qui soit, la plus utile pour le plus grand nombre, en fonction de la singularité de la situation ?

(Voir repères obligation / contrainte ; nécessité / contingence)

Ce contenu a été publié dans Notions, avec comme mot(s)-clé(s) , , , , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.