C’est bientôt la rentrée, et les publicités commencent malheureusement à vous rappeler ce sinistre événement à venir, dans les rues et sur vos écrans ! Vous et vos parents devenez la cible n°1 des vendeurs de fournitures scolaires, et personnellement, ça me chagrine. Je dirais même que ça me fait un peu culpabiliser, parce que j’appartiens au corps enseignant, ce même corps qui vous réclame de vous munir de tels ou tels objets pour pouvoir vous mettre au travail avec les « bons » outils. En effet, il est réellement fondamental que vous vous pointiez au lycée avec: un bon cartable qui ne vous détruise pas les épaules au quotidien, une trousse complète, c’est-à-dire avec des stylos, des crayons, des feutres fluorescents (aïe ! ça fait mal, quand on connaît les composants de la plupart de ces objets, qui contribuent allègrement à polluer l’environnement), des cahiers, des feuilles, des classeurs, des pochettes, sans parler des règles, équerres et compas, et, pire encore, des calculatrices et ordinateurs (on est dans un lycée dit « 4.0 », ça n’aide en rien à rendre mon propos cohérent. Passons, c’est un autre sujet, qui mérite un autre poste).
La décroissance, ça vous dit quelque chose ? Plus généralement, l’écologie, peut-être ? De l’écologie à l’économie, il n’y a finalement que deux lettres qui changent, vous verrez que, si vous suivez les quelques conseils ci-dessous, votre rentrée coûtera beaucoup moins cher à vos parents ainsi qu’à vous-mêmes, a fortiori…
Deux réflexes peuvent être acquis facilement, car entre nous, il suffit d’y penser:
1. Se débarrasser de votre « vieux » matériel scolaire aux « bons » endroits;
2. Penser à consommer/acheter des nouveaux produits de manière « raisonnée », raisonnable…
- Si décidément, tel stylo ne fonctionne plus du tout, ou si tel cartable Hello Kitty, que vous aviez acheté pour vos 10 ans, ne vous plaît plus du tout, pensez à vous en débarrasser en bonne et due forme. Sachez par exemple que certaines communes et certains supermarchés ont déposé dans leurs entrées des bornes de récupération de stylos billes (un peu comme pour les piles électriques; d’ailleurs il en existe aussi pour la récupération des calculatrices), dans le but de les recycler. Renseignez-vous ! Pensez aussi que le papier et le carton, chez vous, ça se jette dans la poubelle de tri prévue à cet effet (dans le but qu’ils soient ensuite recyclés); vous pouvez aussi facilement les recycler vous-mêmes, si vous avez l’âme un peu bricoleuse (c’est très facile, économique, satisfaisant et valorisant ! vous trouvez moult tutoriels sur Internet sur le sujet). Et si vous avez l’âme et les mains d’un(e) artiste, pensez à détourner ces objets soi-disant irrécupérables ! Utilisez-les pour des sculptures, installations, performances… Pensez enfin que si votre cartable de collégien ne vous plaît plus, il plaira peut-être à un(e) gamin(e) plus jeune que vous, qui sera ravi(e) de pouvoir en acheter un à moindre coût chez Emmaüs. Pour résumer: avant de vous précipiter dans les magasins, commencez par faire le tri. Ce que vous pouvez jeter, demandez-vous où vous allez le jeter (poubelles de tri chez vous, bornes de récupération de produits recyclables dans les zones commerciales: Propreté Urbaine de Metz), et ce que vous pouvez donner (si c’est encore en bon état), donnez-le plutôt que de le jeter (associations solidaires du type Emmaüs, ou bornes de récupération de vêtements du type Secours catholique, etc. Pensez aussi au réseau éducation sans frontières (RESF) qui s’occupe d’accueillir des enfants migrants et de les accompagner dans leur cheminement scolaire en France: il a besoin de vos dons également !). Une dernière chose: faites le tour du matériel que vous utilisiez l’an dernier, plutôt que de tout jeter aveuglément ! Si vous utilisiez des pochettes, il y a de fortes chances qu’il suffise de les vider, éventuellement de les rescotcher par-ci par-là (avec du scotch ou avec les stickers de vos groupes de rock préférés… bref, on peut les personnaliser, c’est beaucoup plus classe que les pochettes de marque que tout le monde s’achète au même moment !!), et de les réutiliser telles quelles à la rentrée. Et si vous retrouvez un cahier de l’année dernière, dont vous n’avez finalement utilisé que sept pages… arrachez ces sept pages et vous aurez un cahier presque neuf !! Si à l’inverse il ne reste que sept pages, c’est toujours ça de pris: arrachez-les et mettez-les dans une pochette spéciale « feuilles de brouillon », et le tour est joué. Ce n’est vraiment pas compliqué, n’est-ce pas…
- Maintenant, il s’agit de voir comment on peut consommer/acheter de la manière la plus raisonnée/raisonnable possible… Et bien, on l’aura vite compris, on peut commencer par privilégier les articles recyclés (les cahiers en papier recyclé notamment, de plus en plus faciles à trouver en magasin), privilégier les matières « nobles », elles-mêmes recyclables, comme le carton, le bois, le verre, le cuir, le coton (pour les trousses par exemple, il y en a de très jolies en tissu ou en cuir) en évitant au maximum les plastiques dégueulasses qui polluent l’environnement par milliers de tonnes chaque année. Globalement, aussi, pensez à vous munir de stylos et de feutres rechargeables, qui sont souvent plus écologiques que tout ce qui est jetable (l’écologie, c’est souvent une question de bon sens, hein, qu’on se le dise…). Pour finir, pourquoi ne pas aller jeter un œil sur le marché d’occasion ? Que ce soit chez Emmaüs, justement, sur internet comme Leboncoin, ou dans les brocantes et vide-greniers (ça tombe bien, il y en a souvent à la fin de l’été, juste au moment de la rentrée), ou même dans les affaires de vos parents ou de vos grands frères et sœurs (avec leur accord, bien entendu !!), vous pourriez peut-être dénicher un cartable en bon état, que les plus branché(e)s d’entre vous qualifieront de « vintage » !!!
Bref. Il y a quelques gestes et réflexes à développer, dès aujourd’hui, pour essayer, tant que faire se peut, de ne pas trop participer à la grande merde internationale de la surconsommation vaine et néfaste dans laquelle nos sociétés occidentales baignent depuis plusieurs décennies… Je dis bien: « essayer, tant que faire se peut, de ne pas trop y participer »… Ce sera toujours ça de pris et vous vous sentirez moins sot(te)s, le soir, en y repensant.
A bon entendeur…
Bonne fin de vacances,
S.Hubac.