La question de grammaire
(bac de français – oral – deux minutes – deux points)
MÉTHODE
(référence : GREVISSE, langue française, sous la direction de J.-C. Pellat, édition Magnard)
La question de grammaire fait partie de l’épreuve orale de français au baccalauréat.
La première partie de l’épreuve porte sur un texte étudié au cours de l’année de 1ère. Elle est constituée d’une lecture expressive (2 points), d’une explication linéaire (8 points) et de la question de grammaire (2 points). La deuxième partie est un entretien autour d’une œuvre complète lue au cours de l’année de 1ère (8 points).
La question de grammaire porte sur une seule des notions de langue du programme de la classe de 2de ou de 1ère. Elle porte sur la grammaire et non sur le sens du texte.
Elle est le plus souvent introduite par les verbes-consignes :
ANALYSER – TRANSFORMER – EXPLIQUER, JUSTIFIER.
ANALYSER : il s’agit d’identifier des éléments (natures et fonctions grammaticales), comprendre le fonctionnement de la langue, formuler des règles (se souvenir des règles de grammaire).
TRANSFORMER : il s’agit de réécrire un passage, faire des modifications, et expliquer ce qu’on a fait en utilisant le vocabulaire précis de la grammaire.
EXPLIQUER, JUSTIFIER : il s’agit de donner des raisons ou des preuves pour valider une analyse, en utilisant le vocabulaire précis de la grammaire.
Exemple : Analysez l’expression de l’interrogation dans ce passage : « Impertinente ! Pourquoi t’aurais-je écrit ? Que t’eussé-je dit ? » (Balzac, Mémoires de deux jeunes mariées).
→ On relève deux interrogations directes partielles (on ne peut pas répondre par « oui » ou par « non ») : « pourquoi t’aurais-je écrit ? » et « que t’eussé-je dit ? ». La première est introduite par l’adverbe interrogatif « pourquoi », la seconde par le pronom interrogatif « que ». Il s’agit de questions rhétoriques : Renée répond aux reproches de Louise qui aurait aimé qu’elle lui écrive, comme le montre l’exclamation injurieuse « Impertinente ! ».
La réponse doit :
1. être courte et précise ;
2. s’appuyer sur le texte (il faut citer les mots ou les segments étudiés) ;
3. employer le lexique grammatical adapté ;
4. lorsque c’est nécessaire, formuler des règles et utiliser les manipulations grammaticales pour faire des tests et justifier ses analyses.
Exemple : Justifiez l’accord des verbes soulignés dans le passage suivant (Baudelaire, Les Fleurs du mal, « Au lecteur ») :
« C’est le Diable qui tient les fils qui nous remuent !
Aux objets répugnants nous trouvons des appâts ;
Chaque jour vers l’Enfer nous descendons d’un pas,
Sans horreur, à travers des ténèbres qui puent. »
→ Le verbe s’accorde en nombre et en personne avec son sujet (règle). Ces trois verbes au présent de l’indicatif font partie de propositions subordonnées relatives introduites à chaque fois par le pronom relatif « qui » (respectivement « qui tient les fils », « qui nous remuent », « qui puent »). Le sujet de chacun de ces verbes est donc le pronom relatif qui précède ; or, lorsque le sujet du verbe est le pronom relatif « qui », il faut se référer à son antécédent qui donne l’accord du verbe de la relative (règle), ici « le Diable » (3ème personne du singulier), « les fils » (3ème personne du pluriel), et « des ténèbres » (3ème personne du pluriel).
Remarque : tous les mots en gras dans les exemples de réponses qui précèdent appartiennent au « métalangage », c’est-à-dire au lexique grammatical, ces mots qui parlent des mots. Utilisez-les et utilisez-les avec précision ! Révisez donc les natures et les fonctions grammaticales que vous étudiez depuis l’école primaire.
Mémo pour se poser les bonnes questions
– sur le verbe :
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Pour analyser une forme verbale, il faut indiquer le mode, le temps, la personne et le nombre.
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Pour étudier les valeurs des verbes, il faut s’interroger sur le contexte dans lequel celui-ci est employé.
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Pour étudier la concordance des temps, il faut : identifier le système des temps employés (temps du présent, temps du passé), analyser la syntaxe de la phrase (identifier la principale et la subordonnée), analyser les relations chronologiques entre les formes verbales de la phrase (antériorité, simultanéité, postériorité).
– sur la phrase complexe, il faut :
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délimiter les propositions (découper la phrase) ;
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donner la nature des différentes propositions identifiées ;
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donner la nature du subordonnant introduisant la ou les subordonnée(s), s’il y en a un ;
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identifier la relation entre les propositions (juxtaposition, coordination, subordination) et justifier ;
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préciser la fonction des propositions subordonnées ;
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dans le cas d’une subordonnée relative, indiquer l’antécédent du pronom relatif et préciser sa fonction.
– sur l’interrogation, il faut :
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se demander si l’interrogation est directe ou indirecte ;
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se demander si l’interrogation est partielle ou totale ;
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identifier le mot interrogatif, donner sa nature et éventuellement sa fonction ;
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se demander quel acte de langage elle permet de réaliser : interroger, asserter, s’exclamer, ordonner ;
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se demander s’il s’agit d’une vraie question ou d’une fausse question (question rhétorique) ;
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identifier le niveau de langue utilisé.
– sur la négation, il faut :
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identifier les termes qui portent la négation (adverbes, pronoms, déterminants) ;
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se demander si la négation est totale, partielle ou restrictive (portée de la négation) ;
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dans le cas de la négation restrictive, utiliser le test du remplacement par l’adverbe « seulement ») ;
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savoir distinguer la négation lexicale (préfixe, vocabulaire…) et la négation grammaticale ;
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identifier la valeur pragmatique de la négation (négation descriptive ou négation polémique) en lien avec le sens et éventuellement avec les figures de style (questions rhétoriques, litotes, ironie…).