Exemple de trois paragraphes rédigés
texte étudié: Balzac, Le Père Goriot (Madame Vauquer et sa pension)
(extrait d’un commentaire type bac)
Le passage étudié est le portrait de Madame Vauquer. Il s’agit d’un portrait dépréciatif, extrêmement dévalorisant, que Balzac fait avec une ironie féroce. Analysons tout d’abord le portrait physique de la femme. Toute une panoplie d’adjectifs péjoratifs vient dévaluer Mme Vauquer, son corps, (« vieillotte », « grassouillette », « blafard », « potelées », « dodue ») et son accoutrement (« attifée », « faux », « mal mis », «grimacées», « trop plein »). Mme Vauquer apparaît comme étant vieille, petite, grosse, et négligée. La mollesse de sa démarche est mise en relief avec le suffixe péjoratif « traînassant » ; et l’expression « renfrogn[ée] » de son visage est accentuée par celle de ses « pantoufles » personnifiées, «grimacées». Ces détails descriptifs indiquent à la fois un laisser-aller mal caché et une nervosité, voire une agressivité mal dissimulée.
Vient alors une comparaison, qui paraît être, de prime abord, une comparaison flatteuse, élogieuse. La figure de Mme Vauquer est dite « fraîche comme une gelée d’automne ». Qu’est-ce à dire ? A y regarder de plus près, cet éloge flatteur est une véritable dépréciation du personnage. Si l’on songe tout d’abord que « fraîche » peut vouloir dire « jeune », on peut alors affirmer que notre comparaison est doublée d’une antithèse : la fraîcheur de Mme Vauquer, sa soi-disant jeunesse, s’opposerait alors à l’« automne », qui est la saison de l’année à laquelle la nature vieillit et finit par mourir. On voit dès lors que Balzac sous-entend plus de choses qu’il n’en dit. Il a l’air de faire une comparaison valorisante mais en réalité il suggère toute la décrépitude physique de Mme Vauquer : il évoque sa vieillesse prématurée en suggérant l’« automne », mais aussi sa froideur (« fraîche ») et la pâleur de son teint (« gelée »). C’est à se demander si Mme Vauquer n’est pas à l’article de la mort !
Pour couronner ce portrait cruel, Balzac achève de déshumaniser son personnage en le comparant, toujours physiquement, à des animaux : à un perroquet tout d’abord, dans la métaphore suivante : « un nez à bec de perroquet » ; à un rat ensuite, dans la comparaison qui suit : « dodue comme un rat d’église ». On imagine alors une femme à nez crochu et à dos rond, petite, ratatinée sur elle-même, et « attifée » d’un crochet pointu en guise de nez. De quoi inspirer les plus grands caricaturistes. Et d’ailleurs, ne pourrait-on pas affirmer que c’est une caricature que nous offre Balzac, sous couvert de réalisme ?
On peut envisager ce texte comme étant la première partie d’un commentaire, qui serait suivie d’une deuxième partie sur le portrait moral de Mme Vauquer, et d’une troisième partie sur le caractère indissociable de la femme et de son milieu de vie.
Commentaire (exemple d’une partie de développement en trois sous-parties)
Exemple de trois paragraphes rédigés
texte étudié: Balzac, Le Père Goriot (Madame Vauquer et sa pension)
(extrait d’un commentaire type bac)
Le passage étudié est le portrait de Madame Vauquer. Il s’agit d’un portrait dépréciatif, extrêmement dévalorisant, que Balzac fait avec une ironie féroce. Analysons tout d’abord le portrait physique de la femme. Toute une panoplie d’adjectifs péjoratifs vient dévaluer Mme Vauquer, son corps, (« vieillotte », « grassouillette », « blafard », « potelées », « dodue ») et son accoutrement (« attifée », « faux », « mal mis », «grimacées», « trop plein »). Mme Vauquer apparaît comme étant vieille, petite, grosse, et négligée. La mollesse de sa démarche est mise en relief avec le suffixe péjoratif « traînassant » ; et l’expression « renfrogn[ée] » de son visage est accentuée par celle de ses « pantoufles » personnifiées, «grimacées». Ces détails descriptifs indiquent à la fois un laisser-aller mal caché et une nervosité, voire une agressivité mal dissimulée.
Vient alors une comparaison, qui paraît être, de prime abord, une comparaison flatteuse, élogieuse. La figure de Mme Vauquer est dite « fraîche comme une gelée d’automne ». Qu’est-ce à dire ? A y regarder de plus près, cet éloge flatteur est une véritable dépréciation du personnage. Si l’on songe tout d’abord que « fraîche » peut vouloir dire « jeune », on peut alors affirmer que notre comparaison est doublée d’une antithèse : la fraîcheur de Mme Vauquer, sa soi-disant jeunesse, s’opposerait alors à l’« automne », qui est la saison de l’année à laquelle la nature vieillit et finit par mourir. On voit dès lors que Balzac sous-entend plus de choses qu’il n’en dit. Il a l’air de faire une comparaison valorisante mais en réalité il suggère toute la décrépitude physique de Mme Vauquer : il évoque sa vieillesse prématurée en suggérant l’« automne », mais aussi sa froideur (« fraîche ») et la pâleur de son teint (« gelée »). C’est à se demander si Mme Vauquer n’est pas à l’article de la mort !
Pour couronner ce portrait cruel, Balzac achève de déshumaniser son personnage en le comparant, toujours physiquement, à des animaux : à un perroquet tout d’abord, dans la métaphore suivante : « un nez à bec de perroquet » ; à un rat ensuite, dans la comparaison qui suit : « dodue comme un rat d’église ». On imagine alors une femme à nez crochu et à dos rond, petite, ratatinée sur elle-même, et « attifée » d’un crochet pointu en guise de nez. De quoi inspirer les plus grands caricaturistes. Et d’ailleurs, ne pourrait-on pas affirmer que c’est une caricature que nous offre Balzac, sous couvert de réalisme ?
On peut envisager ce texte comme étant la première partie d’un commentaire, qui serait suivie d’une deuxième partie sur le portrait moral de Mme Vauquer, et d’une troisième partie sur le caractère indissociable de la femme et de son milieu de vie.