Mouvement intellectuel et artistique de la Renaissance (fin XIVème – fin XVIème siècle), étendu dans toute l’Europe occidentale, et à son apogée au XVIème siècle.
Contexte historique et principes :
– Poussée démographique en Europe (après peste, famines, guerres + progrès techniques qui facilitent l’exploitation des terres et la production).
– Avancée dans la médecine grâce notamment à la dissection, qui permet d’élargir et de préciser les connaissances de l’anatomie.
– Grandes découvertes (ex : Christophe Colomb, Magellan, Elcano, etc.). On découvre que, sur d’autres continents, d’autres peuples existent, dont les cultures sont très éloignées de la nôtre ; cela nous invite à réinterroger la « nature humaine » : la question « qu’est-ce que l’homme ? » devient centrale.
– Essor de la navigation et du commerce à une échelle mondiale. Les érudits voyagent, en échangeant des connaissances avec des érudits d’autres pays européens.
– L’invention de l’imprimerie (Gutenberg,~1400-1468) permet une accélération de la diffusion des savoirs. Les connaissances peuvent se transmettre et se reproduire à une vitesse jamais atteinte jusque là !
– Révolution copernicienne (Copernic, 1473-1543 + Galilée, 1564-1642) : passage du géocentrisme à l’héliocentrisme. On observe le ciel grâce à des outils d’optique de plus en plus performants, et les limites de l’univers s’éloignent peu à peu de sa petite contrée de naissance !
– Développement d’un mécénat public et d’un mécénat privé, qui favorisent les créations notamment scientifiques et artistiques.
– Valorisation de l’Antiquité grecque et latine, et critique du Moyen-Âge, qui apparaît comme une période d’ignorance. On se rend compte, grâce aux échanges avec les pays arabes et turcs qui ont continué de lire des traductions des Anciens, que les Grecs et Latins de l’Antiquité ont peut-être plus de choses à nous apprendre, en terme de sagesse notamment, que les intellectuels médiévaux, trop influencés par une pensée catholique restrictive. On retourne aux textes antiques dans leurs versions originales, en grec et en latin.
– L’Allemand Martin Luther (1483-1546) et le Français Jean Calvin (1509-1564) initient la Réforme, qui donnera lieu au protestantisme. Suivront alors les guerres de religion (en France au XVIème siècle).
On commence à croire au libre-arbitre, à la capacité de l’homme à progresser, à s’épanouir par l’accès aux connaissances. On se met à concevoir des utopies (Thomas More, 1516). Bref, on comprend dès lors pourquoi cette période s’est vue attribuer le titre de « Re-naissance ».
Les humanistes sont pleins de ces nouveaux espoirs. Pour beaucoup encouragés par les mécènes, ils bénéficient de conditions optimales pour s’adonner à leurs recherches et à leurs activités artistiques. Bien entendu, tout cela est à relativiser (on n’oublie pas que la France est encore une monarchie absolue dite de droit divin, qui pratique les persécutions, la torture, la censure, la peine de mort, et que le pape a de son côté les pleins pouvoirs pour mettre à l’index les théories qui ne sont pas conformes au dogme catholique, on n’oublie pas non plus que les Grandes découvertes déboucheront sur le colonialisme, l’exploitation, l’esclavage et l’extinction de peuples entiers, on n’oublie pas que ce sont les érudits seulement, à ce stade, qui bénéficient de la diffusion des savoirs, et qu’il faudra encore du temps pour que le peuple en bénéficie à son tour, etc.). Cela dit, il y a une effervescence culturelle qui nous intéresse aujourd’hui, car elle peut nous faire penser aux bouleversements que nous connaissons à notre tour : exploration et extension de notre vision de l’univers (du point de vue de l’histoire de l’humanité, les premiers pas sur la Lune datent d’hier), diffusion des savoirs avec Internet, « nouvelles technologies », tourisme de masse, etc.
Quelques œuvres représentatives de l’Humanisme du XVIème siècle :
Léonard de Vinci, L’homme de Vitruve (vers 1490)
Jérôme Bosch (flamand), Le jardin des délices (1494-1505)
Michel-Ange, David (1501-1504)
Léonard de Vinci (italien), La Joconde (1503-1507)
Michel-Ange (italien), plafond de la chapelle Sixtine (1508-1512)
Dürer (allemand), Melencolia (1514)
Raphaël (italien), L’école d’Athènes (1510-1511)
Château d’Azay-le-Rideau (français) (un des « fameux » châteaux de la Loire) – 1518-1528
Brueghel (flamand), La tour de Babel, vers 1563
Arcimboldo (italien), L’automne (1563)
Et en littérature :
Éloge de la folie, d’Érasme (1509-1511)
Le Prince, de Machiavel (1513)
L’Utopie, de Thomas More (1516)
Pantagruel, de Rabelais (1532)
Gargantua, de Rabelais (1534-35)
Défense et illustration de la langue française, de Du Bellay (1549)
Odes, de Ronsard (1550)
Élégies et sonnets, de Louise Labé (1555)
Les regrets, de Du Bellay (1558)
Contr’un (Discours de la servitude volontaire), de La Boétie (1574)
Sonnets pour Hélène, de Ronsard (1578)
Essais, de Montaigne (trois éditions : 1580-82, 1588 et 1592)