2de – Travail sur les types de discours (correction complète rédigée)

Proposition de correction rédigée:

  1. Dans sa tirade, Théramène raconte la mort d’Hippolyte, que l’on peut suivre chronologiquement grâce à quatre indices temporels (« à peine », « en ce moment », « cependant », « bientôt »). Les événements qui relatent ce sombre épisode semblent avoir lieu devant nous, tant le locuteur rend son récit vivant et épique: le personnage Hippolyte se bat contre un monstre marin et son combat est rapporté grâce à de nombreux verbes d’action conjugués au présent de narration, par exemple, vers 15: « [il] arrête ses coursiers, saisit ses javelots, pousse au monstre ». Les actions se succèdent rapidement; le spectateur ressent de l’admiration, de l’effroi et de la pitié. Il s’agit donc d’un discours narratif.
  2. Dans le texte de Ionesco, le discours dominant est explicatif. En effet, nous avons affaire ici à une caricature de discours didactique, où le professeur abuse d’un vocabulaire technique spécifique à la linguistique: « langues néo-espagnoles », « idiomes », groupes linguistiques ». On note de nombreuses répétitions, au point que l’on peut parler de « mauvaise » pédagogie! Par exemple, le verbe « distinguer » est répété quatre fois, l’adjectif « distinctifs » deux fois, ce qui traduit la volonté (maladroite, ici) de rendre clair son énoncé.
  3. La chanson de Boris Vian revendique des idées pacifistes. L’objectif du locuteur est donc avant tout de convaincre son destinataire qu’il a raison de déserter. Les passages narratifs sont en réalité des arguments: c’est parce qu’il a vu mourir ses proches à cause de la guerre qu’il « refuse de la faire ». Quant aux passages injonctifs, ils montrent sa détermination, sa colère, et redouble ainsi sa force de persuasion. Le registre est polémique, car il s’agit d’un véritable réquisitoire contre la guerre. On peut donc conclure que le discours dominant est argumentatif.
  4. Dans Au Bonheur des dames, le narrateur cherche à nous montrer/ nous faire percevoir/ permettre d’imaginer un grand magasin. Pour ce faire, il multiplie les détails liés notamment aux sens de la vue (couleurs: « tons neutres, gris ardoise, bleu marine, vert olive »; « couleurs bariolées, chinées, rayées ») et du toucher (matières: « fourrure », « poils de lapin », « fausse hermine »). De nombreux adjectifs qualificatifs énumérés permettent de rendre compte d’un foisonnement. En point de vue narratif interne, nous voyons avec Denise ce qu’elle voit (« Denise vit »), et c’est d’autant plus efficace que le narrateur accumule les indices spatiaux (« là, au plein air de la rue, sur le trottoir même » + « à côté, encadrant le seuil » + « en bas, dans les casiers, sur des tables, au milieu d’un empilement de coupons »). Pour couronner ce discours descriptif, Zola insère des images littéraires: une comparaison par exemple, « comme des drapeaux », une métaphore également (« la neige pure des ventres de cygne »).

Repérer dans ces réponses rédigées:

  • l’identification explicite du type de discours;
  • la justification générale en expliquant l’objectif global du locuteur;
  • la justification précise par le relevé et l’identification d’au moins trois procédés d’écriture.

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