(Vous trouverez un exemple de lecture linéaire enregistrée pour une classe de 1ère STi2D sur la scène d’exposition de L’île des esclaves de Marivaux en cliquant ici)
Pour une bonne lecture linéaire, il faut :
En introduction (environ 2 minutes – 3 minutes max avec la lecture) :
1. une présentation à la fois complète et synthétique de l’œuvre (titre, date de publication, genre, thème(s), thèse ou résumé très très rapide, en quelques mots, mouvement culturel, etc.) et de l’auteur (très rapidement, deux ou trois éléments à sélectionner en allant à l’essentiel) dans leur contexte ;
2. situer le passage dans l’œuvre ;
3. une LECTURE ORALE (sur 2 points) fluide, claire, expressive, qui rende compte d’une bonne compréhension du texte ; ENTRAÎNEZ-VOUS CHAQUE JOUR A VOIX HAUTE SUR TOUS LES TEXTES !
4. une problématique (à quelle question l’analyse va-t-elle répondre?) ;
5. l’annonce des mouvements du texte.
Pour le développement (environ 6 minutes) : vous suivez le plan du texte, que vous venez d’annoncer.
Qualités requises pour un bon développement :
– un découpage efficace et sensé du texte (chaque « mouvement » a son unité et peut être étudié pour lui-même)
– une compréhension du sens littéral du texte ;
– une interprétation pertinente et fidèle à l’esprit de l’auteur ;
– une analyse des procédés d’écriture et l’identification de ces procédés (comment l’auteur s’y est-il pris pour se faire comprendre ? Quels sont les outils qui m’ont permis de comprendre ce qu’il veut dire? Quels sont les effets produits par les procédés?)
– des références précises au texte (citations). Utilisez des codes couleurs, pour une efficacité visuelle, qui vous fera gagner en efficacité et en temps, aussi bien sur vos fiches de révision que sur votre fiche de préparation le jour J.
Pour la conclusion (environ 2 minutes) :
1. une récapitulation synthétique du développement ; ici, vous ne suivez plus le plan du texte, vous rendez compte des idées essentielles qui ressortent de votre analyse.
2. une réponse claire et explicite à la problématique ;
3. une ouverture.
On répond pour finir à la question de grammaire (2 points).
La communication orale sera efficace si :
– le/la candidat(e) regarde son auditoire ; il ne faut donc pas rédiger de phrases complètes sur la fiche de préparation.
– sa voix est placée à un niveau suffisamment fort pour être audible ;
– le niveau de langue est adapté à la situation (pas de familiarité) ;
– le/la candidat(e) articule et parle distinctement ;
– le débit de parole n’est ni trop lent, ni trop rapide.
Conseils divers en vrac :
– respirer !
-Au cours de votre lecture orale du texte, il est possible que l’examinateur vous arrête, parce qu’il estime qu’il en a suffisamment entendu pour vous évaluer sur 2 points. C’est une chose qui peut vous arriver, surtout quand le texte est long (c’est le cas de certains textes narratifs ou argumentatifs). Cela ne veut rien dire (ni de positif, ni de négatif), donc ne paniquez pas ! Vous reprenez votre introduction en énonçant la problématique, puis en annonçant le plan, tranquillement !
-Toujours au cours de votre lecture orale, si vous vous rendez compte que vous avez fait une erreur: corrigez-la vous-même, quitte à casser momentanément le rythme de votre lecture. Une erreur non corrigée reste une erreur; une erreur corrigée s’annule… Il vaut mieux, donc, se corriger en direct.
– buvez de l’eau ! vous en avez le droit, et je vous le conseille vivement. Si vous êtes stressé(e), vous aurez la bouche sèche. Or, quand on a la bouche sèche, on articule difficilement, et on postillonne !! Attention: en revanche, la nourriture est proscrite ! Donc: une petite bouteille d’eau (rien d’autre; pas de soda…), mais c’est tout.
-Toute perte de temps, à l’oral, correspond à une perte de point(s), car vous ne pouvez pas rembobiner la pellicule de votre épreuve ! C’est du direct, c’est un « one shot » définitif, il n’y aura qu’une seule prise ! On évite donc: les « blancs », les « euh… », les répétitions mot pour mot de ce qu’on vient de dire (une reformulation, un développement, une explication, oui; mais PAS DE RÉPÉTITION !).
– ne pas rédiger de phrases complètes au brouillon, sur la fiche de préparation, pour ne pas être dans la possibilité de lire ce qu’on a écrit.
– éviter les répétitions et les tics verbaux du type « du coup », « donc », « juste », etc.
– ne pas être avachi(e) sur sa chaise ni sur la table ! Rapprochez au maximum votre siège de la table, et reculez votre postérieur bien au fond du siège, ce qui vous obligera naturellement à redresser votre dos, à ne pas croiser les jambes, et à poser vos deux mains sur la table.
– poser sa montre sur la table devant soi, pour gérer le temps ;
– ne pas hésiter à utiliser des codes couleurs sur le texte pour repérer en un coup d’œil les citations que l’on veut tirer du texte ;
– pendant la préparation au brouillon, n’utiliser que les rectos de vos feuilles (parfois, avec le stress, les candidat(e)s oublient de tourner une page et du même coup, oublient toute une partie de leur analyse!) ;
– ne jamais commenter soi-même ce qu’on est train de faire (éviter les remarques du genre : « je ne me souviens plus », « merde, j’ai oublié de lire le texte », « ah non ça va pas, c’est pas ça que je voulais dire », « je ne sais plus où j’en suis », « je ne sais pas comment expliquer », etc.).
– Quand vous aurez terminé la lecture linéaire, évitez de dire « J’ai fini », ou pire encore « Voilà ». Ne dites rien. Si vous avez bien suivi les étapes et bien géré votre temps, normalement, vous aurez fini par l’ouverture de la conclusion, au bout de 9-10 minutes. On comprend alors que vous avez terminé sans qu’il soit nécessaire de le préciser. Laissez une petite minute à l’examinateur s’il est en train de remplir votre fiche d’évaluation. Puis, s’il ne vous relance pas, vous passez à la question de grammaire, en l’annonçant: « Passons maintenant, si vous le voulez bien, à la question de grammaire. Vous m’avez demandé d’analyser la phrase… », etc.
Pour finir, vous trouverez ici un document récapitulatif (tiré des « Cahiers de français, édition Bordas, Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne):